Traumatisme crânien pédiatrique : explorer aussi le rachis entier par IRM
LUNDI 17 JANVIER 2022 Soyez le premier à réagirLorsque l’on se trouve face à un cas de traumatisme crânien pédiatrique suscptibles de faire suite à des violences familiales ou autres, il est nécessaire de réaliser une IRM du rachis en entier. Une étude parue dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) suggère en effet que des lésions thoraco-lombaires isolées ont de fortes chances d’être identifiées dans ce cas.
L’exploration radiologique d’un enfant suspecté de traumatisme crânien, suite à des violences familiales notamment, ne doit pas s’arrêter à la région cranio-cervicale, selon un travail de recherche publié dans l’American Journal of Roentgenology (AJR).
Réaliser systématiquement une IRM rachis entier en cas de suspicion de traumatisme crânien abusif pédiatrique
"Lors de la réalisation d'une IRM de la colonne vertébrale chez des enfants pour suspicion d'un traumatisme crânien abusif, une IRM de la colonne vertébrale entière plutôt qu'une IRM de la colonne cervicale peut être justifiée, afin d’éviter de passer à côté de certaines blessures thoraco-lombaires isolées", précise le premier auteur de cette étude, le Dr Boaz Karmazyn de l'Indiana University School of Medicine, Riley Hospital for Children .
Des traumatismes crâniens identifiés à la clinique et à l’imagerie
Cette étude rétrospective a inclus 256 enfants (170 garçons, 86 filles ; âge moyen, 5,9 mois) qui, de janvier 2019 à décembre 2020, ont fait l’objet d’une exploration squelettique et d’une IRM de la tête pour suspicion de maltraitance d'enfants. Les enfants soupçonnés d'avoir subi un traumatisme crânien abusif ont également satisfait à une IRM de du rachis entier, conformément au protocole institutionnel. Les diagnostics de traumatisme crânien abusif ont été établis via l'examen des dossiers cliniques, ainsi que des blessures décrites dans les comptes rendus d’explorations squelettiques, d'IRM de la tête et de tomodensitométrie de la tête, le cas échéant.
Une forte proportion de lésions thoraco-rachidiennes associées
Sur les 148 enfants suspectés d’entrer dans ce cas de figure et qui ont fait l’objet d’une IRM de la colonne vertébrale entière, 23,0 % des examens ont montré des lésions localisées à la colonne thoraco-lombaire. Les lésions étaient localisées surtout au niveau du rachis dorso-lombaire dans 51,1 % des examens avec des lésions à type d’hématome sous-dural, d’hématome épidural, d’ordre ligamentaire ou de fracture non identifiée par l'examen squelettique.
"Cette étude représente la plus grande série rapportée à notre connaissance d'enfants suspects de traumatisme crânien abusif qui ont été évalués par IRM de la colonne vertébrale entière", concluent les auteurs de cet article de l'AJR.
Bruno Benque avec AJR