Le cortex visuel étudié par imagerie ultrasonore ultrarapide
LUNDI 22 JUIN 2020
Un travail de recherche pluridisciplinaire sur l’imagerie ultrasonore ultrarapide a montré l’aptitude de cette technologie à visualiser des structures fonctionnelles cérébrales profondes du cortex visuel. Un nouveau champ d’investigation s’ouvre pour la compréhension du cerveau.

Dans une étude dirigée par Serge Picaud, physiopathologiste à l’Institut de la vision (Sorbonne Université / Inserm / CNRS) et Mickael Tanter, physicien au laboratoire Physique pour la médecine (ESPCI Paris - PSL / Inserm / CNRS) et directeur de l’ART « Ultrasons biomédicaux », et publiée le 8 juin 2020 dans la Revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), une nouvelle technologie d’imagerie ultrasonore ultrarapide est proposée pour suivre l’activité cérébrale en profondeur inaccessible à l’IRM.
Ce partenariat pluridisciplinaire s’inscrivant dans le cadre du projet Européen ERC Synergy « Helmholtz » pour le développement de technologies d’investigation du système visuel a permis de visualiser les structures fonctionnelles profondes dans le cortex visuel sur un animal éveillé́ réalisant une tâche de comportement. En une heure, la projection du champ visuel sur le cortex peut être reconstruite et ce, même dans la profondeur du cortex visuel. Cette technologie objective la répartition différentielle des informations de l’œil gauche et de l’œil droit sous forme de colonnes de dominance oculaire qui apparaissent sur les images malgré́ leur taille de quelques centaines de microns.
En révélant ainsi les structures fonctionnelles dans la profondeur du cortex visuel, les chercheurs ouvrent un nouveau champ d’investigation pour la compréhension de notre vision et plus largement du cerveau. Ces travaux mettent en lumière combien l’imagerie ultrasonore ultrarapide pourrait changer l’analyse du fonctionnement du cerveau en révélant des structures fonctionnelles de taille autrefois impossibles à discerner.
Paco Carmine