Le suivi de la SEP par IRM peut-il se passer de gadolinium ?
MARDI 12 MARS 2019
Selon une nouvelle étude parue dans la revue Radiology, l'IRM cérébrale sans produit de contraste, utilisant l'IRM 3D et la soustraction d'images est aussi efficace que l'approche injectée pour surveiller la progression de la sclérose en plaques (SEP). Les résultats confirment la possibilité que l'injection de produit de contraste puisse être supprimée des examens de suivi de routine.

La SEP est une maladie dans laquelle le système immunitaire attaque le système nerveux central, ainsi que le cerveau et la moelle épinière. Les zones endommagées du cerveau développent des tissus cicatriciels visibles à l'IRM.
Recherche de stratégies réduisant le produit de contraste dans le suivi de la SEP par IRM
L'IRM avec injection de produit de contraste à base de gadolinium est considérée comme obligatoire pour les examens de suivi des patients atteints de SEP, mais cette pratique augmente le temps d'acquisition et les coûts d'examens. Il a également été démontré qu'une partie du gadolinium subsiste dans le corps après l'injection, bien que l'impact clinique à long terme de ces dépôts ne soit pas clairement établi. "Ces facteurs justifient la recherche de stratégies visant à réduire ou à supprimer les produits de contraste, en particulier chez les patients atteints de SEP, qui accumulent souvent un nombre élevé d’examens d'IRM", remarque le Dr Benedikt Wiestler de la Technische Universität München de Munich, et principal auteur d'une étude publiée dans la revue Radiology sur ce thème.
Une étude pour montrer le succès d'une approche de suivi sans injection
Les progrès technologiques d'acquisition et de post-traitement des images d'IRM sans contraste, ainsi que la disponibilité croissante de puissantes modalités d'IRM 3T, ont laissé entrevoir la possibilité que les coupes non injectées puissent jouer un rôle dans l'imagerie de suivi de la SEP. Pour en savoir plus, le Dr Wiestler et ses collègues ont utilisé l'IRM pour évaluer des lésions nouvelles ou établies chez 359 patients atteints de SEP. Sur 507 examens de suivi, 264 ont présenté une progression de la maladie, définie par au moins une lésion nouvelle ou nettement élargie lors des examens de suivi par IRM. Il y avait un total de 1 992 lésions nouvelles ou élargies. Avec l'IRM 3T, l'évaluation de la progression de la SEP ne différait pas de manière significative entre les images injectées et les images sans injection.
Des résultats rendus possibles par la combinaison de l'IRM 3D et de la soustraction d'images
"Dans plus de 500 examens de suivi, nous n'avons manqué que quatre des 1 992 lésions nouvelles ou élargies, précise le Dr Wiestler. Il est important de noter que nous n’avons pas omis d'identifier l’activité de la maladie dans les examens non injectés lors d’une analyse de suivi unique." Le Dr Wiestler a attribué à un système de soustraction d’images mis au point et étudié dans son établissement la puissante sensibilité de l’IRM sans contraste pour la détection de lésions récentes. Cette approche combine des techniques d'IRM 3D et de soustraction, qui annulent les zones non modifiées de l'image suivante, améliorant ainsi considérablement la visualisation de lésions nouvelles ou élargies de la substance blanche.
"Cette combinaison de séquences 3D et de techniques de soustraction est essentielle pour améliorer la sensibilité lors de la détection de lésions récentes, conclut-elle. Plusieurs fournisseurs ont mis au point des outils permettant de générer des images de soustraction disponibles dans le commerce. La mise en œuvre de tels outils dans le flux de travail clinique de routine aidera à rendre l'utilisation de produit de contraste secondaire dans l'imagerie de suivi de routine des patients atteints de SEP."
Bruno Benque avec RSNA