Une étude publiée dans la revue Radiology objective un risque accru pour les joueuses de football jouant fréquemment de la tête, par rapport aux hommes. Ces sportives présentent en effet des changements plus importants dans le tissu cérébral après des impacts répétés du ballon.
Alors que la Coupe du monde de football vient de s'achever, la revue Radiology publie une étude sur ce sport au féminin. Le football est le sport de compétition le plus populaire au monde et la participation féminine dans ce sport est en hausse, à hauteur de 30 millions de joueuses dans le monde.
Une étude sur l'impact du jeu de tête sur les fonctions cérébrales des joueurs de football
Le jeu de tête est un élément clé de la performance dans ce sport. Néanmoins, les impacts liés à la tête des joueuses ont été associés à des anomalies dans la substance blanche de leur cerveau, similaires à celles observées chez les patients présentant une lésion cérébrale traumatique. Les conséquences à long terme d'une exposition répétée sont préoccupantes, car les blessures répétitives à la tête chez les athlètes ont été associées à un déclin cognitif et à des changements de comportement. "En général, les hommes jouent plus fréquemment de la tête que les femmes, mais nous voulions spécifiquement examiner si les hommes et les femmes se comportaient de manière similaire ou différente avec une exposition similaire aux impacts répétés sur la tête", précise l'auteur principal de l'étude, le Dr Michael L. Lipton, professeur de radiologie au Centre de recherche par résonance magnétique Gruss à l'Albert Einstein College of Medicine et directeur médical de l'IRM au Montefiore Medical Center à New York.
L'IRM par tenseur de diffusion pour évaluer l'anisotropie fractionnaire des joueurs
Le Dr Lipton et ses collègues ont utilisé l'imagerie IRM par tenseur de diffusion (DTI) pour évaluer les changements microscopiques de la substance blanche du cerveau chez 98 joueurs de football amateur - 49 hommes et 49 femmes - d'âge moyen 25,8 ans. Tous les participants avaient de nombreuses années de pratique du football et d'exposition aux impacts de tête, dont les 12 mois
d'exposition fréquente menant à l'étude (en moyenne 487 têtes par an pour les hommes et 469 pour les femmes). Les participants n'avaient pas de différences significatives dans les facteurs démographiques. Le DTI produit une mesure, appelée anisotropie fractionnaire (FA), qui caractérise le mouvement des molécules d'eau dans le cerveau. Dans la substance blanche en bonne santé, la direction du mouvement de l'eau est assez uniforme et mesure une valeur élevée en FA. Lorsque le mouvement de l'eau est plus aléatoire, les valeurs de FA diminuent.
Les femmes présentent cinq fois plus d'anomalies microstructurales
"Un déclin de FA est un indicateur des changements dans la microstructure de la substance blanche qui peut être révélateur d'une inflammation ou d'une perte de neurones, par exemple", ajoute le Dr Lipton. Pour l'étude, les chercheurs ont comparé les valeurs de la FA dans la substance blanche parmi les joueurs de football masculins et féminins. L'analyse a révélé que même si les hommes et les femmes présentaient des valeurs de FA plus faibles associées à un effet plus répétitif, les femmes présentaient des taux de FA plus faibles dans un volume de tissu cérébral beaucoup plus important. "Dans les deux groupes, les changements que nous voyons dans la substance blanche du cerveau augmentent en proportion du nombre de têtes effectuées en jouant, poursuit le Dr Lipton. Mais les femmes présentent environ cinq fois plus d'anomalies microstructurales que les hommes, à fréquence d'impacts de têtes égale."
Des régions spécifiques de la substance blanche identifiées comme à risque
Les chercheurs ont également été en mesure d'identifier des régions spécifiques du cerveau où les épisodes de FA en baisse étaient associés à une fréquence plus élevée d'impacts de têtes, trois régions chez les hommes et huit chez les femmes. "Le message à retenir de ces résultats est qu'il y a des individus plus sensibles aux chocs de tête que d'autres, conclut le Dr Lipton. Notre étude fournit une base préliminaire indiquant que les femmes sont plus sensibles à ces types d'impacts de tête au niveau de la microstructure du tissu cérébral." Le Dr Lipton prévient que d'autres études sont à réaliser pour confirmer et mieux caractériser les différences entre les sexes dans la vulnérabilité aux lésions cérébrales dues aux impacts de tête.
Il est encore trop tôt pour établir des lignes directrices afin de protéger les joueurs. Mais en comprenant mieux les différences de sensibilité cérébrale, les chercheurs arriveront à déterminer le besoin de recommandations spécifiques liées au sexe des joueurs, pour un jeu de football plus sûr.


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