Les rendez-vous d’échographie ne sont plus assurés dans les centres privés du Québec. Suite à l’instauration de la gratuité de cet examen par le Ministère, les radiologues libéraux ont décidé de ne pas recevoir les patients avant que les négociations sur le thème de sa tarification n’aboutissent.
Depuis le 29 décembre 2016, les échographies sont prises en charge intégralement par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).
Une mesure visant à augmenter l’accessibilité à la modalité d’échographie
Cette disposition, prise par Décret législatif, impose la gratuité de cet examen pour les patients, dans tous les centres publics et privés. Elle a été adoptée afin de réduire le temps d'attente pour accéder à l’échographie dans tout le Québec. Selon le Ministre de la Santé, Gaétan Barrette, cette mesure « vise à augmenter l'accessibilité à un service d'examen diagnostique important, et à augmenter ainsi la rapidité d'intervention auprès des patients ». Une estimation en fin d’année 2016 faisait état de 120 000 patients en attente pour cet examen.
Une médecine de fast-food, selon le Président de l’ARQ
Le problème est qu’aucune négociation n’a abouti entre le Ministère et les représentants des radiologues sur le mode de financement de cette mesure, le prix de l’examen, dans ce cadre, restant à fixer. Les uns tablent sur un coût compris entre 60 et 70$ par examen, tandis que les autres estiment qu’une fourchette entre 100 et 120$ est plus représentative de la valeur de cet acte d’imagerie. Le président de l'Association des radiologistes du Québec (ARQ), le Dr Vincent Oliva, a affirmé quant à lui que «les tarifs proposés sont à un niveau tellement non viable qu'il va falloir que les radiologues pédalent et fassent de la quantité». Il a qualifié cette situation comme favorisant une « médecine de fast-food ».
Un risque de voir les manipulateurs du public déserter l’hôpital
Les radiologues, outre l’aspect financier, craignent d’autre part que l’instauration de cette gratuité n’entraine un flux de patients au sein des structures privées qui n’y ont pas été préparées. Ils disent ne pas pouvoir assumer une charge de travail aussi importante, d’autant que les manipulateurs - les technologues comme on les appelle au Québec - sont moins nombreux que dans les autres provinces canadiennes à pratiquer l’échographie. Ils craignent également que cette mesure crée un appel d’air pour les technologues hospitaliers qui seraient tentés d’exercer en structure privée si celles-ci leur offraient des postes en échographie dans ce contexte.
Les rendez-vous d’échographie suspendus jusqu’à nouvel ordre
Aussi, pour éviter tout dysfonctionnement au sein de leur structure, et aussi pour faire pression sur le Ministère, de nombreux radiologues libéraux ont décidé de ne plus prendre de rendez-vous d’échographie jusqu’à nouvel ordre. Ils souhaitent notamment que cette évolution se fasse de manière concertée. Depuis le début de l’année 2017, les québécois ont donc beaucoup de mal à obtenir une place dans un centre d’imagerie ou une clinique, ce qui risque de créer un problème de continuité de leur prise en charge radiologique si rien ne change rapidement.
Un recours collectif en préparation contre les radiologues frondeurs
Le Conseil pour la protection des malades (CPM) est donc monté au créneau et a entamé des démarches pour intenter un recours collectif contre les radiologues qui refusent de recevoir les patients. Par la voix de son Président, Paul Brunet, il remarque que « l’incertitude financière des radiologistes ne constitue pas une raison suffisante pour refuser de réaliser un examen. » En attendant, de nombreux patients se déplacent dans la province voisine de l’Ontario pour avoir accès à l’échographie.
L’Agence du Numérique en Santé vient de publier l’édition 2024 de l’Observatoire des incidents de sécurité des systèmes d’information (SI) pour les secteurs santé et médico-social, un document qui montre une évolution dans l’acculturation des professionnels du secteur.
05/06/2025 -
Dans le cadre des discussions relatives à la recherche d’accord sur la convention tarifaires des actes médicaux, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) a une nouvelle fois, le 26 Mai 2025, rencontré les syndicats signataires de la convention.
28/05/2025 -
La prochaine révision de la décision de l'ASN n°2019-DC-0667 relative aux modalités d'évaluation des doses délivrées aux patients lors d'un acte de radiologie nécessite un éclaircissement à propos des insuffisances dans les démarches d’optimisation des doses aux patients dans le domaine des actes d...
02/05/2025 -
La Radiothérapie Interne Vectorisée (RIV) vient de passer une étape importante pour la démocratisation du traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (CPRCm) qui expriment l'antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) et qui ont déjà été traités par hormonoth...
30/04/2025 -
Un travail parlementaire transpartisan a été instauré depuis deux ans pour traiter en urgence le problème des déserts médicaux. Le secteur médical libéral se dresse contre la proposition de Loi Garot sur les autorisations d’installation qui en découle et la FNMR a débuté une grève, avant sa particip...
28/04/2025 -
La Fédération Nationale des Médecine Radiologues (FNMR) vient d’annoncer, dans un communiqué, qu’elle prendra part aux discussions avec l’Assurance maladie sur les mesures d’économie prévues dans la LFSS 2025. Elle se montre, comme à l’accoutumée, combative.
02/04/2025 -
Une coalition de 39 représentants éminents de la communauté européenne de la santé vient de publier une déclaration commune saluant la mise en place de l’European Health Data Space (EHDS). Elle émet quelques recommandations afin de faire vivre ce règlement.
21/03/2025 -
Ne manquez aucune actualité en imagerie médicale et radiologie !
Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire pour recevoir les dernières actualités, agendas de congrès, et restez informé des avancées et innovations dans le domaine.