Le PET scan pour relier inflammation cérébrale et syndrome dépressif
MERCREDI 14 DéCEMBRE 2016
Le PET scan a été utilisé pour identifier une corrélation entre une inflammation cérébrale et un syndrome dépressif. C’est ce que rapporte une étude publiée dans la revue JAMA Psychiatry.

Le Centre for Addiction and Mental Health (CAMH) est le plus important hôpital universitaire en santé mentale et toxicomanie au Canada, ainsi qu’un centre de recherche de premier plan dans ce domaine. Une nouvelle étude menée par cette institution a révélé que le taux d’inflammation cérébrale augmente de 30 pour cent chez les personnes sujettes à une dépression. Les résultats, publiés en mars 2015 dans la revue JAMA Psychiatry, ont des implications importantes pour le développement de nouveaux traitements pour la dépression.
Le PET scan pour évaluer les épisodes inflammatoires dans le cerveau
L’équipe de recherche du Dr Jeffrey Meyer, du CAMH Campbell Family Mental Health Research Institute, a été capable de mesurer l'activation des cellules immunitaires, appelées microglia, qui jouent un rôle clé dans la réponse inflammatoire du cerveau. Le Dr Meyer et son équipe ont effectué des PET Scan sur 20 patients atteints de dépression, mais qui étaient par ailleurs en bonne santé et 20 participants en bonne santé. Les résultats ont montré une élévation significative de l'inflammation du cerveau chez les participants atteints de dépression. Les taux d'inflammation étaient également les plus élevés chez les personnes ayant la dépression la plus sévère.
Une corrélation entre inflammation et syndrome dépressif
"Cette découverte fournit la preuve la plus convaincante à ce jour de l'inflammation du cerveau au cours d'un épisode dépressif majeur, explique le Dr Meyer. Des études antérieures ont examiné les marqueurs de l'inflammation dans le sang, mais c'est la première preuve définitive trouvée dans le cerveau." Bien que le processus de l'inflammation soit un moyen de protection pour le cerveau, trop d'inflammation peut ne pas être utile et peut être dommageable. Un nombre croissant de preuves suggère le rôle de l'inflammation dans la génération des symptômes d'un épisode dépressif majeur tels que la mauvaise humeur, la perte d'appétit et l'incapacité à dormir. Mais ce qui n'était pas encore clair était de savoir si l'inflammation a joué un rôle dans la dépression clinique indépendante de toute autre maladie physique.
Une avancée majeure dans lia recherche thérapeutique pour la dépression
"Cette découverte a des implications importantes pour le développement de nouveaux traitements pour les personnes sujettes à la dépression", poursuit le Dr Meyer, qui détient également une chaire de recherche du Canada en neurochimie de la dépression majeure. Elle est d’autant plus importante que plus de la moitié des personnes souffrant de dépression majeure ne répondent pas aux traitements antidépresseurs et que 4% de la population générale est au milieu d'un épisode clinique. "La dépression est une maladie complexe et nous croyons désormais que l'inflammation dans le cerveau est un facteur biologique important."
Bruno Benque avec JAMA