Démographie médicale: croyances et réalité
MARDI 16 DéCEMBRE 2014
Alors que les effectifs médicaux sont considérés comme de plus en plus faibles, le Pr Yvon Berland a mis l'accent, lors de sa conférence donnée aux JFR 2014, sur l'amélioration de l'organisation de l'offre de soins et de la coordination entre les différents professionnels de santé.

Lors de son allocution au cours des JFR 2014, le Pr Yvon Berland, Président de l'Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé (ONDPS), a mis en exergue les différences d'appréciation pouvant être formulées au sujet du potentiel humain pour la prise en charge de la population française.
La démographie médicale n'est pas en baisse
Les croyances, comme il les appelle, font état d'une baisse de la démographie médicale, de disparités géographiques importantes, ainsi que d'un manque de proximité de l'offre de soins. Pour le Pr Berland, la réalité est toute autre, puisque ce ne sont pas les effectifs qui sont en baisse, mais plutôt la production de soins. Pour étayer cette affirmation, il a montré que le nombre de médecins, et surtout de radiologues était en hausse, mais que la production de soins souffrait du vieillissement des effectifs, d'un temps de travail en baisse, par choix de vie ou à cause de l'impact de tâches administratives plus impactantes.
Réorganiser l'offre de soins et mieux coordonner les professionnels
Pour lui, le problème se situe plutôt dans l'organisation de l'offre de soin, qui pourrait être améliorée par une meilleure coordination des professions et spécialités. Les solutions pourraient venir, selon lui, d'une inversion de paradigme lorsqu'on met en lien une formation et le métier qui y est rattaché. Il a expliqué que les missions des professionnels de santé doivent s'adapter aux besoins des populations, que de nouveaux métiers doivent résulter de ce besoin, la formation à ce nouveau métier n'arrivant qu'en dernier rideau.
Fidèle à ses prises de positions et à son projet de transfert de tâches depuis près de quinze ans, il a mis l'accent sur la nécessité de faire collaborer les médecins et les paramédicaux, qu'il souhaite, pour certains d'entre eux, voir évoluer vers des missions plus proches du médical, des délégations de compétences, afin de rendre l'offre de soins plus réactive aux besoins des populations.
Bruno Benque