L'Académie de Médecine annonce une pénurie de Technétium 99m
LUNDI 24 FéVRIER 2014
La production de radioéléments destinés aux explorations scintigraphiques risque de connaître, dans les trois prochaines années, une pénurie. Les réacteurs utilisés pour fournir les hôpitaux en Technétium 99m sont frappés par la limite d'âge et le nouveau dispositif du CEA ne sera pas mis en production avant 2018.
Les scintigraphies réalisées sous technétium 99m risquent d'être de plus en plus rares dans les trois ans à venir. En effet, selon l'Académie de Médecine, l'approvisionement pour ce traceur radioactif sera plus difficile, car sa production va décroître.
Vers une pénurie de radioéléments
Le Technécium (99m Tc) est un dérivé radioactif du molybdène, que l'on transforme dans un réacteur nucléaire. La pénurie annoncée vient de la vétusté des réacteurs de production de radioéléments (RAE) au niveau mondial, dont les plus importants ont plus de 40 ans de fonctionnement derrière eux. Le réacteur français installé à Saclay, Osiris, qui produit 10% de la demande mondiale, devra quant à lui stopper son activité en 2015, date de la fin de son autorisation. Et les alternatives ne sont pas de premier choix, puisque le réacteur belge BR2 devra observer, de 2015 à 2016, un arrêt de 18 mois pour maintenance, le canadien NRU devant être mis à l'arrêt lui aussi, mais en 2016.
Des alternatives existent, mais pas pour toutes les pathologies
Dans le cas d'une pénurie aggravée, certains examens de scintigraphie risquent de ne plus pourvoir être réalisés. Si des alternatives existent, comme le Thalium 201 pour les épreuves d'effort en cardiologie, ou l'iode 123 ou l'iode 131 pour les explorations thyroïdiennes, certaines applications du 99m Tc ne peuvent pas être mises en oeuvre sans lui. C'est le cas pour la détection des ganglions sentinelles, les scintigraphies de l'enfant ou la scintigraphie rénale. Mais nous n'en sommes pas encore là, Osiris ayant réalisé une production exceptionnelle au mois de mai 2013 dans le cadre d'un programme de coopération européen. Il faudra certainement renouveler cette superproduction, d'ici à ce que Jules Horovitz, le nouveau réacteur du CEA, prenne le relais lorsqu'il sera fonctionnel en 2018-2020.
Théma Radiologie