Le gratin de l'imagerie forensique mondiale a rendez-vous en France en mai 2014
LUNDI 13 JANVIER 2014
Marseille accueilliera en mai 2014 le congrès international d'imagerie forensique, une discipline récente, qui ne cesse de grandir sous l'effet du développement technologique de l'imagerie. Ce sera l'occasion, pour des spécialistes du monde entier, radiologues, manipulateurs et médecins légistes, de mutualiser les expériences menées aux quatre coins du globe et de formaliser des pratiques de radiologie médico-légale encore dépendantes de leur contexte local.

L'imagerie forensique, appelée aussi autopsie virtuelle ou virtopsie, est une discipline encore peu connue. Aux confins de l'imagerie et de la médecine légale, elle se propose, non pas de remplacer l'autopsie du médecin légiste, mais plutôt de la compléter afin que celui-ci obtienne plus d'informations dans ses enquêtes sans avoir recours aux scalpels plus que nécessaire et faire gagner du temps aux institutions judiciaires.
Une nécessaire mutualisation des expériences menées de par le monde
Cette discipline, sous l'effet de la modernisation du parc d'imagerie international, connaît un développement significatif et a beaucoup évolué, mais de façon disparate. Son rôle dépend de la juridiction locale, des financements disponibles et des « traditions » locales. Le rôle individuel des pathologistes, radiologues et manipulateurs varie également non seulement de pays à pays, mais aussi entre chaque institution. De petites équipes du monde entier ont, petit à petit, développé des techniques d'exploration post-mortem spécifiques et les différents acteurs de la spécialité ont éprouvé le besoin de mutualiser leurs expériences. C'est ainsi qu'est née l'International Society of Forensic Radiology (ISFRI), en 2011, sous la houlette de l'américain Gil B Brogdon et du suisse Michael J Thali, inventeur du concept de "Virtopsy", notamment. La première édition du congrès international de virtopsie s'est donc tenue en 2012.
La société savante internationale en congrès à Marseille en 2014
En septembre dernier, le bureau de l'ISFRI a été renouvelé, élisant comme président le Pr Guillaume Gorincour, radiopédiatre à l'hôpital enfants de la Timone à Marseille, et l'un des fondateurs du Groupe de Recherche en Autopsie Virtuelle et Imagerie Thanatologique (GRAVIT). Pour sa troisième édition, le congrès ISFRI, qui se tiendra du 15 au 17 mai 2014, aura lieu à Marseille, au sein du tout nouveau Centre Européen de Recherche en Imagerie Médicale (CERIMED), sur le Campus Timone à Marseille. Pour cette nouvelle édition, l’ISFRI s'est fixé pour objectif de développer des lignes directrices pour harmoniser l'acquisition des images, bâtir des recommandations sur la lecture et l’interprétation, jeter les bases d’un programme éducatif, définir les critères d'accréditation et de certification en imagerie médico-légale, et enfin de créer une plateforme de communication entre les membres de l’ISFRI.
Une nouvelle approche du métier pour les manipulateurs
Si le scanner est la technologie la plus utilisée, l'imagerie forensique fait appel aujourd'hui à la plupart des modalités puisque l''imagerie conventionnelle et l'échographie y sont bien représentées. Des techniques spécifiques et des protocoles ont déjà été mis au point, parmi lesquels le protocole européen d'angioscanner post-mortem porté par le Dr Silke Grabherr dont nous avons relaté les détails il y a quelques temps. Le congrès ISFRI 2014 évoquera l'ensemble des thèmes de la spécialité, comme la balistique, l'anthropologie, ou l'imagerie pédiatrique post-mortem. Des sessions dédiées aux manipulateurs sont également prévues, les missions de ces derniers en imagerie forensique comprenant, bien sûr, des compétences particulières à acquérir et à entretenir.
Pour plus d'informations et pour toute inscription, vous pouvez accéder au site du congrès ISFRI 2014 ici.
Bruno Benque