Dépistage du cancer du poumon : l'Académie de Médecine dit non au scanner pulmonaire low dose
LUNDI 22 FéVRIER 2021
Alors que de nombreux scientifiques reconnaissent le scanner low dose comme un outil pertinent de dépistage du cancer bronco-pulmonaire, l'Académie nationale de Médecine vient de publier un Rapport stipulant le contraire. Elle reconnaît toutefois qu'il pourrait contribuer au bilan de Santé de certains fumeurs.
L'Académie nationale de Médecine vient de statuer sur la pratique du scanner thoracique low dose chez les fumeurs pour permettre un diagnostic plus précoce de cancer broncho-pulmonaire (CBP), une quantification de l’emphysème et l’identification de calcifications coronaires.
Dans un Rapport adopté lors de la séance du 26 janvier 2021, elle annonce toutefois qu'il ne s'agit pour l'instant pas d'un instrument de dépistage des CBP, sur la base de résultats d'essais randomisés avec groupe témoin. L'Académie remarque que, dans l'étude Nelson, la plus probante, une réduction de la mortalité liée au CBP chez les hommes est de 25% en moyenne, alors qu'elle est de 8%, non significative, dans l’essai NLST, sans réduction de la mortalité globale. Chez les femmes l’essai NLST, montre une réduction significative de 20% en moyenne à 10 ans alors que dans l’essai Nelson objective une réduction de 33%, ce quio est considéré comme non significatif en raison du faible nombre de femmes incluses et suivies à 10 ans.
L'Académie pointe également de nombreuses inconnues pour pouvoir définir une politique de dépistage pertinente, comme la définition de la population cible, la fréquence et le type des tests à effectuer ou les indications diagnostiques et thérapeutiques pour les tests positifs. Elle reconnait cependant que le scanner low dose pourrait contribuer au bilan de Santé de certains fumeurs et inciter aux démarches de sevrage tabagique.
Paco Carmine