Les radiologues américains vent debout contre les infirmières cliniciennes
MERCREDI 08 JUIN 2016
Afin d’améliorer l’accès aux soins des vétérans, les infirmières cliniciennes se voient proposer d’étendre leurs activités, parmi lesquelles la prescription et l’interprétation des actes d’imagerie. Mais l'American College of Radiology ne l'entend pas de cette oreille.

Les infirmières praticiennes américaines vont-elles prendre la place des radiologues auprès des anciens combattants ? La question se pose officiellement aujourd’hui.
Améliorer l’accès aux soins pour les anciens combattants
Dans une note datée du 25 mai 2016, dans le Federal Register, les examens d'imagerie médicale figurent parmi les actes spécialisés qui pourraient être effectuées, dans le cadre du U.S. Department of Veterans Affairs (VA), par des infirmières praticiennes certifiées. Cette proposition vise à améliorer l'accès des anciens combattants aux soins de santé en élargissant le bassin de professionnels autorisés à fournir des services de santé, sans la supervision de médecins.
Une intrusion dans les pratiques médicales
Outre les actes qu’elles réalisent déjà, comme le diagnostic, le traitement des maladies chroniques ou les activités de dépistage, elles seraient autorisées à prescrire, exécuter et interpréter des examens de laboratoire ou d’imagerie. Cette proposition, jugée comme une intrusion sans précédent dans les pratiques médicales d'un des plus grands systèmes de santé aux États-Unis, attise le mécontentement de l'American College of Radiology (ACR) notamment, qui y est farouchement opposé.
Les sociétés savantes médicales fourbissent leurs armes
Déjà, le 26 mai, l'American Society of Anesthesiologists (ASA) a tenu une conférence de presse pour dénoncer ce qu'il a appelé un changement de politique "dangereuse" qui abaisserait la norme de soins pour les anciens combattants et "mettrait leur santé et leur vie en danger." D’autre part, l’American Medical Association (AMA) a également exprimé sa déception, alors que les médecins reçoivent plus de 10.000 heures de formation. L'ACR prévoit que la communauté médicale sera unie dans son opposition à la décision du VA et prépare sa propre réponse tout en essayant de convaincre le Congrès d'exercer une pression sur l'administration Obama et la faire de reculer sur ce plan.
Bruno Benque