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Le BIG promeut une désescalade thérapeutique du cancer du sein

27/01/2021
De Bruno Benque

La prise en charge du cancer du sein pourrait connaître prochainement des changements significatifs. Sous l’égide du BIG, plusieurs travaux de recherche évaluent la possibilité de réduire les traitements dédiés, notamment en faisant intervenir la radiomique. Dans ce contexte, quatre études proposent une véritable « désescalade thérapeutique ».

Le Breast International Group (BIG), qui regroupe plus de 50 groupes académiques de recherche sur le cancer du sein du monde entier, a communiqué, en amont de la Journée mondiale contre le cancer qui aura lieu le 4 février 2021, sur les études cliniques en cours d’évaluation.

Désescalade thérapeutique pour les patientes touchées par le cancer du sein

La particularité de ces travaux de recherche, qui constituent un ensemble de « désescalade thérapeutique », est de réduire la lourdeur et la durée de certains traitements sans augmenter le risque de récidive, tout en améliorant la qualité de vie des patients. Ces quatre études de désescalade thérapeutique, qui mettent en commun les ressources et l’expertise multidisciplinaire du monde entier en vue d’établir des priorités de recherche, d’améliorer la collaboration et de réduire la duplication inutile des efforts, sont en cours ou seront lancées prochainement.

La plus connue est sans doute l’étude DCIS (CCIS - carcinome canalaire in situ), menée dans 11 pays à travers le monde, qui évalue l’individualisation de la radiothérapie pour les femmes atteintes de CCIS du sein, montre aujourd’hui des résultats en faveur d’une diminution des récidives post-chirurgicales. Présentée en décembre 2020 lors San Antonio Breast Cancer Symposium, l’étude montre qu’après une chirurgie mammaire conservatrice, des doses localisées de radiation plus élevées, en plus de la radiothérapie classique du sein, ont réduit de manière significative le risque de récidive chez les patientes présentant un CCIS à haut risque tout en réduisant le nombre de séances de radiothérapie. 

La radiomique au service de la prévision de la récidive de cancer

L’étude MINDACT, est menée quant à elle dans 9 pays européens sous l’égide de l’European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC) en étroite collaboration avec BIG, utilise les apports récents de la génomique. Près de la moitié des patientes à haut risque atteintes d’un cancer du sein à stade précoce pourraient éviter une récidive si le test génomique tumoral MammaPrint® était pratiqué et pourraient ainsi éviter la chimiothérapie post-chirurgicale. L’étude a été publiée en 2016 dans le New England Journal of Medicine. Dans le cadre de l’étude EXPERT (BIG radio tuning), menée en collaboration avec Breast Cancer Trials Australia & New Zealand (BCT-ANZ), ce sont les patientes ayant subi une mammectomie pour cancer précoce à faible risque qui sont ciblées. Il s’agit d’étudier s’il est possible, pour certaines d’entre elles, d’éviter une radiothérapie à partir d’un test génomique sur la tumeur du sein susceptible d’éliminer le risque de récidive du cancer. Les résultats de l’étude EXPERT, qui sera menée dans 9 pays de par le monde, pourraient influencer la manière de traiter 2 femmes sur 5 atteintes d’un cancer du sein.  

La quatrième étude menée par BIG, en collaboration avec la Clinical Trials Support Unit de l’Institut Jules Bordet (IJB-CTSU, Bruxelles, Belgique), se nomme DECRESCENDO. Elle va tenter d’évaluer si les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif à ganglions lymphatiques négatifs et à récepteurs hormonaux négatifs peuvent éviter une chimiothérapie en fonction de leur réponse au traitement pré-chirurgical. Les patientes dont les tumeurs montrent une réponse complète après chirurgie verront ainsi leur chimiothérapie s’arrêter et recevront uniquement un traitement anti-HER2. Le recrutement de patients dans 12 pays va bientôt démarrer pour ce travail de recherche. 

Au total, ce sont plus de 30 études cliniques ou programmes de recherche qui sont, à tout moment, en cours ou en voie de réalisation sous l’égide du BIG depuis plus de 20 ans. C’est ainsi que plus de 95.000 patients ont participé aux études du BIG depuis 1999. Et malgré la pandémie de COVID-19, le groupe a poursuivi ses efforts en vue de faire progresser la recherche sur le cancer du sein.

 

 

A propos du Breast International Group (BIG)
Le Breast International Group (BIG) est une organisation sans but lucratif qui réunit des groupes académiques de recherche contre le cancer du sein, provenant du monde entier. Elle est basée à Bruxelles, en Belgique. La collaboration internationale est cruciale si l'on veut réaliser des progrès significatifs dans la recherche sur le cancer du sein, éviter les doublons, partager les données, contribuer au développement plus rapide de meilleurs traitements et améliorer les chances de guérison des patients. C'est pourquoi BIG facilite la recherche sur le cancer du sein au niveau international en stimulant la coopération entre ses membres et d'autres réseaux académiques et en collaborant avec l'industrie pharmaceutique, tout en maintenant son indépendance par rapport à celle-ci.
BIG a été fondé en 1999 par des leaders d'opinion européens dans le but de lutter contre la fragmentation de la recherche européenne sur le cancer du sein. Des groupes de recherche d’autres parties du monde ont rapidement fait part de leur intérêt à rejoindre l’organisation et, deux décennies plus tard, BIG constitue un réseau de plus de 50 groupes de recherche du monde entier partageant la même vision. Ces entités sont rattachées à plusieurs milliers d'hôpitaux spécialisés, de centres de recherche et d’experts en cancérologie de renommée internationale répartis dans environ 70 pays sur 6 continents. Actuellement, le réseau BIG chapeaute plus de 30 études cliniques en cours ou en voie de développement. BIG travaille aussi en étroite collaboration avec l'Institut National du Cancer américain (US National Cancer Institute - NCI) et les groupes de recherche nord-américains du cancer du sein (North American Breast Cancer Groups - NABCG). Ensemble, ils représentent une force d'intégration puissante dans le domaine de la recherche sur le cancer du sein.
Les recherches effectuées par BIG sont en partie soutenues par son unité philanthropique, connue sous le nom de BIG against breast cancer, une appellation utilisée pour interagir avec le grand public et les donateurs, et pour lever des fonds destinés aux études cliniques et programmes de recherche purement académiques sur le cancer du sein conduits par BIG. BIG against breast cancer mène une collecte de fonds vitale pour aider à financer des études cliniques académiques et des programmes de recherche sans aucun intérêt commercial mais essentiels pour les patients atteints d’un cancer du sein. Les fonds récoltés permettent aux groupes membres du BIG (composés d’experts du cancer du sein partout dans le monde) et à leurs hôpitaux affiliés de financer leurs efforts, ainsi que la participation des patients à une ou plusieurs études BIG. 94,1 % de tous les fonds perçus par BIG en 2019, et notamment par le biais des activités philanthropiques de BIG against breast cancer, ont été directement consacrés aux recherches du BIG.

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