Une production plus rapide et diversifiée de radiopharmaceutiques à Saclay
JEUDI 20 MAI 2021 Soyez le premier à réagirAvec le système iMiGiNE, le CEA est aujourd’hui capable de produire, à Orsay, des radiopharmaceutiques automatiquement et à la demande. Ce cyclotron newlook pourrait également créer de nouveaux produits pour de meilleurs diagnostics proposés aux patients.
Le Service Hospitalier Frédéric Joliot (CEA, Orsay) a mis en production, fin 2020, le système iMiGiNE, conçu pour fabriquer les substances radiopharmaceutiques utilisées en médecine nucléaire.
Depuis quelques années, l’on assiste à une pénurie de radio-isotopes pour faire fonctionner les TEP et autres modalités d’imagerie moléculaire. Depuis le début des années 2010, les sites de production, principalement de Technecium-99, n’arrivent pas à satisfaire une demande croissante venue des
services de médecine nucléaire. Grâce au système iMiGiNE, la France acquiert une nouvelle autonomie sur ce champ, qui ouvre des perspectives nouvelles dans l’offre de molécules radioactives grâce à une fabrication automatisée et à la demande.
iMiGiNE regroupe un cyclotron, constitué d’un aimant supraconducteur, plus léger et compact qu’un cyclotron conventionnel. Le cycle de fabrication des radiopharmaceutiques est piloté par un bras robotisé, pour un temps de préparation plus rapide et plus homogène, capable de proposer un nouveau médicament radiopharmaceutique à chaque cycle (voir la vidéo de présentation en cliquant sur l'image ci-contre). Il réalise en outre, automatiquement, la stérilisation du radiopharmaceutique et la préparation de deux seringues, l’une contenant la dose souhaitée pour le patient et la seconde pour les besoins du contrôle qualité.
Mais les avantages de ce nouveau système de fabrication sont de pouvoir, à terme, élargir le champ de production. Le CEA souhaite en effet créer de nouveaux radiopharmaceutiques, une dizaine d’entre eux faisant actuellement l’objet d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) et la plupart étant produits à partir du Fluor-18 qui a une demi-vie de 110 minutes. Les molécules à base de Carbone-11, d’une demi-vie de 20 minutes, sont ainsi dans le viseur des chercheurs et pourraient enrichir la gamme de radiopharmaceutiques au bénéfice d’un meilleur diagnostic pour les patients.
iMiGiNE est le fruit d’une collaboration de presque 10 ans entre la société PMB et le CEA, soutenue par la Bpifrance.
Bruno Benque