L'IRM, outil de choix pour la stratégie thérapeutique de l'arthrite psoriasique
LUNDI 28 MAI 2018 Soyez le premier à réagirLe Journal of Clinical Rheumatology a publié une série d'articles relatifs à l'arthrite psoriasique (PsA). Parmi ces études figure un travail d'une équipe canadienne dont l'objectif est de décrire les indications et les caractéristiques de l'IRM pour cette pathologie et d'examiner l'influence des résultats de l'IRM sur la pratique clinique.
L'arthrite psoriasique (PsA) est une arthrite inflammatoire associée au psoriasis faisant partie du groupe des spondyloarthrites en raison de la présence d'une atteinte axiale et des caractéristiques extra-articulaires partagées. Le tableau clinique de PsA est varié, impliquant des articulations axiales et périphériques ainsi que les structures péri-articulaires.
L'IRM, outil de choix pour l'identification des pathologies rhumatismales
L'IRM est un outil important dans l'évaluation des patients atteints de maladies rhumatismales, en particulier lorsque les radiographies ne montrent pas de changements dans les articulations périphériques ou le squelette axial. Dans cette étude, les patients atteints d'arthrite psoriasique ont été suivis de façon prospective dans le cadre du programme dédié mené par le Toronto Western Hospital, à Toronto, selon un protocole standard. Tous les examens IRM axiaux et périphériques ( main et / ou pied) effectués sur des patients participant à l'étude "Toronto Clinic 1" entre 2003 et 2014 ont été inclus. Les détails des résultats d'examens ont été recueillis à partir du compte rendu officiel des radiologues. Une revue des dossiers a été effectuée pour déterminer si les résultats de l'IRM ont contribué, dans un deuxième temps, à un changement de traitement.
Des résultats significatifs tant dans les régions axiales que pour les extrémités
168 explorations IRM 135 axiales et 33 périphériques) ont été réalisés sur 125 patients, l'âge moyen étant de 50,5 ans et 51,2% des patients étant de sexe féminin. La durée moyenne de PsA était de 11,2 ans. Parmi les examens axiaux, la majorité a été réalisée sur l'ensemble de la colonne vertébrale (hors sacrum) (27,4%) ou sur les articulations sacro-iliaques et la colonne vertébrale (45,2%). Les indications prédominantes concernaient une maladie inflammatoire présumée (51,1%) ou dégénérative (24,4%). L'IRM a révélé des changements inflammatoires et / ou structurels chez 34,1% versus 54,8% avec des modifications dégénératives.
Pour les régions périphériques, 60,6% des examens ont concerné les mains et 21,2% uniquement les pieds, pour des indications en majorité de synovite subclinique présumée (78,8%). L'arthrite inflammatoire a été diagnostiquée en IRM dans 72,7% des cas.
Des changements de traitements induits parfois par les résultats de l'IRM
Au total, les résultats d'IRM n'ont pas influencé le changement de traitement chez 93 patients (74,4%). Chez ces patients, l'IRM n'a montré aucune anomalie nécessitant un changement de traitement. Sur 32 patients ayant subi un changement de traitement dans les 6 mois suivant l'IRM, un traitement par facteur de nécrose tumorale (TNF) a constitué l'approche la plus fréquente (37,5%), principalement à cause de l'arthrite périphérique (53,1%). Les résultats de l'IRM ont influencé le changement de traitement dans 56,3% des cas mais étaient insuffisants pour effectuer un changement de traitement sans résultats cliniques chez tous les patients. Par exemple, si l'IRM a démontré un œdème de la moelle osseuse, mais que l'indice d'activité de la spondylarthrite ankylosante de Bath était inférieur à 4, aucun changement de traitement n'a été envisagé.
L'imagerie par résonance magnétique est donc utile dans l'évaluation des patients atteints de PsA actif, en particulier lorsque une pathologie inflammatoire est suspectée et que les images radiographiques ne sont pas utiles. L'étude a montré que, dans certains cas, elle peut être utilisée en complément de l'examen clinique pour déterminer un changement de traitement.
Bruno Benque