Gagner du temps d'acquisition pour évaluer l'infarctus myocardique en IRM cardiaque
MARDI 30 JANVIER 2018 Soyez le premier à réagirUn protocole court d'acquisition en IRM a été testé pour évaluer la cicatrice myocardique après infarctus. Il montre des qualités diagnostiques identiques aux protocoles classiques, comme le montre une étude publiée en ligne dans European Radiology.
Quelle technique faut-il utiliser pour apprécier la cicatrice myocardique post-ischémique en IRM cardiaque ? Un étude néerlandaise (van Dijk, R., Kuijpers, D., Kaandorp, T.A.M. et al. Eur Radiol (2018) 28: 844) parue récemment en ligne dans European Radiology se propose de comparer la prise de contraste précoce (ESGE) après cartographie T1 post-contraste adénosine-perfusion avec la prise de contraste classique (LGE) pour évaluer cette pathologie.
Réduire significativement le délai d'acquisition après injection de gadolinium
L'évaluation clinique de l'infarctus du myocarde chronique a récemment fait l'objet d'une nouvelle technique de contraste au gadolinium, dans laquelle des images de récupération d'inversion (IR) sont générées sur la base des valeurs d'une cartographie post-gadolinium en T1. Cette technique de récupération d'information (MOLLI) crée non seulement une cartographie T1 rapide du myocarde, mais aussi des images IR synthétiques qui peuvent être calculées rétrospectivement.
Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le délai d'acquisition, après le gadolinium intraveineux, pour observer une cicatrice myocardique, peut être significativement réduit en utilisant l'imagerie IR synthétique. Ils ont étudié s'ils pouvaient obtenir une ESGE en obtenant des données TI 2 min après l'imagerie de perfusion de premier passage sous stress adénosine, sans dose supplémentaire de gadolinium, avec une sensibilité et une spécificité similaires à l'imagerie LGE conventionnelle.
Des images de récupération d'inversion à partir de la cartographie T1
214 patients consécutifs suspectés d'ischémie myocardique ont subi une IRM cardiaque de stress chimique. La séquence de recherche, à savoir la cartographie T1 post-gadolinium, a été réalisée exactement 2 min après le début de l'injection en bolus de gadolinium pour la série de perfusion. 5 coupes petit axe ont été réalisées dans la cartographie T1 post-gadolinium et l'imagerie LGE conventionnelle. Une dose supplémentaire de produit de contraste a été administrée directement après la dernière séquence de cartographie T1, suivie d'images LGE classiques 9 min après la deuxième dose de gadolinium. Les images IR synthétiques ont été calculées automatiquement à partir de la carte T1 post-gadolinium. Après la série standard de perfusion de stress adénosine, une séquence de cartographie post-gadolinium T1 basée sur l'IR Look-Locker modifiée (MOLLI) a été utilisée pour acquérir une carte T1 du myocarde.
Des temps d'examens réduits pour une qualité diagnostique équivalente
Les deux techniques ont détecté 39 zones de rehaussement du gadolinium chez 23 patients. La quantité moyenne de cicatrice était de 2,0g dans l'imagerie ESGE et de 2,2g dans l'imagerie LGE. Une excellente corrélation a d'autre part été trouvée entre ces 2 techniques. L'ESGE basée sur la cartographie T1 post-contraste après stress-perfusion d'adénosine montre un excellent accord avec l'imagerie LGE conventionnelle pour évaluer la cicatrice myocardique, et peut réduire considérablement le temps d'acquisition clinique.
Les résultats de cette étude ont montré que la quantification de l'imagerie ESGE chez les patients présentant des cicatrices myocardiques était faisable et reproductible. Comparées aux images de référence LGE, les images ESGE améliorent la visualisation de la frontière de l'infarctus sans sursaturation de la région d'intérêt. Cette nouvelle technique quantitative d'amélioration basée sur la cartographie T1, si elle est utilisée comme couverture complète du ventricule gauche, peut être utilisée dans l'évaluation de la viabilité myocardique et du volume de la cicatrice.
Bruno Benque avec European Radiology