Le scanner spectral IQon de Philips a été installé pour la première fois en Europe à l'hôpital universitaire St-Luc de Bruxelles. Nous avons rencontré le Pr Emmanuel Coche, Chef du service de radiologie, pour un retour d'expérience sur les usages de cette technologie innovante.
Thema Radiologie : Professeur Coche, vous avez installé en mai 2016 un scanner IQon spectral CT de Philips au sein du Service de radiologie clinique que vous dirigez à l'Hôpital universitaire St-Luc de Bruxelles. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste cette technologie ?
Pr Emmanuel Coche: Le scanner spectral est capable, en fait, de décomposer le rayon X en différentes énergies. Chaque élément de la matière répond de façon spécifique à une énergie donnée. Ainsi, suivant le nombre de keV qui caractérisera un rayonnement, on pourra étudier distinctement soit les structures osseuses et calciques, soit les vaisseaux, soit les tissus mous, etc.
"Le scanner spectral est capable de prendre en charge tout type de pathologie à partir de 120 kV"
T.R. : Quels avantages tirez-vous de cette nouveauté ?
Pr E.C. : La première avancée qui me vient à l'esprit est le renforcement de la densité de l'iode, qui nous permet de réduire de l’ordre de 30% la quantité de produits de contraste injectée. Nous avons installé cette machine dans le secteur des urgences car il est polyvalent et aussi performant dans la sphère thoracique, qu'en pathologie abdominale, vasculaire ou neurologique. Le scanner spectral est capable de prendre en compte tout type de pathologie si on scanne le patient à un minimum de 120 kV. Il permet, en outre, de diminuer les artéfacts éventuellement liés à une injection trop concentrée, mais également ceux engendrées par la présence d'une prothèse métallique dans les régions osseuses.
"Il est possible de déterminer la composition des calculs biliaires et urinaires"
T.R. : Le niveau d'énergie influence-t-il la qualité des images ?
Pr E.C. : Tout à fait. Plus le rayonnement a un niveau d'énergie élevé, moins il y a d'artéfacts. Dans le cas d'images injectées, ont peut également se passer du sans injection, en réalisant une soustraction des vaisseaux et des structures ayant absorbé de l’iode. En se passant d’une phase virtuellment sans contraste, cela permet de réduire de 30% l'irradiation des patients. De plus, dans le cadre du suivi d'une tumeur, on obtient des informations capitales sur la charge en iode de celle-ci et ainsi sur sa réponse au traitement. Il est également possible de déterminer la composition des calculs biliaires ou urinaires de façon très précise, pour une stratégie thérapeutique optimisée.
T.R. : Au final, êtes-vous satisfait de ce choix ?
Pr E.C. : Nous sommes très satisfaits, d'autant plus que cette technologie est tout à fait adaptée à la prise en charge optimale des patients en urgence. C'était un pari, puisque c'est la première installation de ce type en Europe. Je considère aujourd'hui que ce pari est gagné car en scannant à120 kV, on peut explorer tout type de patient et de pathologie. On peut même ajuster l'examen si on rate l’injection. Cette technologie est une réelle avancée pour l'imagerie en coupes.
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